à propos
« Sous l’écorce n’est pas un film sur une maladie,
c’est un film sur un retour à la vie. »
Ève-Chems de Brouwer
Sous l’écorce traite de la pelade, pathologie méconnue touchant pourtant près de 2% de la population qui provoque une perte de cheveux soudaine et rapide. Au coeur de Sous l’écorce, il y a Garance, jeune fille de vingt ans atteinte de la maladie. Amputée d’une part de sa féminité, elle se sent prisonnière d’un corps
qu’elle n’assume plus.
Court-métrage de fiction de 20 minutes, Sous l’écorce portera à l’image Garance Eltejaye dans son premier rôle aux côtés de Benjamin Siksou, auteur-compositeur interprète et acteur, et de Louise Massin, héroïne de la web-série d’Arte Loulou.
Au coeur des Issambres, dans la ville de Roquebrune-sur-Argens, l’équipe de tournage a profité de la chaleur estivale de la fin septembre pour mettre en images cette histoire d’eau et de peau, avec une photographie entre soleil implacable et mer recouverte d’une pellicule d’or, capturée par Jean-Louis Vialard (Dans Paris, de Christophe Honoré, Tropical Malady, de Apichatpong Weerasethakul, 17 filles et Voir du pays de Delphine Coulin et Muriel Coulin).
Le synopsis
C’est l’été, au bord de la Méditerranée. Garance rejoint sa soeur, sa nièce et son neveu pour les vacances.
Depuis quelques mois, Garance perd ses cheveux et porte une perruque. C’est là, proche de l’eau et des vagues, qu’elle croise un homme qu’elle a connu.
Eve-Chems de Brouwer
Ève-Chems De Brouwer est comédienne, metteuse en scène
et réalisatrice. Elle fait ses classes à l’École Supérieure du Théâtre National de Strasbourg. Elle tourne entre autres pour les
séries Reporters (Canal +) et Les Invincibles (Arte).
En 2011, elle participe aux Rencontres internationales des jeunes créateurs de la scène dans le cadre du FTA à Montréal, ville où elle vit jusqu’en 2015. Dans la foulée, elle réalise J’entends les murs, une vidéo documentaire sur son travail avec des personnes aveugles, et met en scène un spectacle du même nom en 2013 au théâtre La Chapelle.
Docteur B., sa dernière création en collaboration avec Charles
Behr, neurologue spécialiste de l’épilepsie, est présenté en 2015
au Festival TransAmériques de Montréal. Elle se forme à l’écriture documentaire auprès de l’Agence culturelle d’Alsace en 2016 et suit une formation Sensibilisation au montage à la Maison du film court en 2017. Montréal, son premier court-métrage, est produit par Piano Sano Films.
Origine du projet
En 2008, j’ai perdu en l’espace de quelques jours tous mes cheveux. Je venais d’être diplômée de l’École du Théâtre National de Strasbourg. Accepter mon apparence sans cheveux a été long. J’ai ressenti une effroyable amputation de ma féminité. Dix ans plus tard, c’est une réalité qui fait complètement partie de ma vie et le temps du traumatisme me semble bien loin.
Je perçois le potentiel scénaristique et fictionnel de ce qui m’est arrivé. Je vois comme il est passionnant de décrire un personnage qui vit dans le secret, qui a honte, qui revêt deux apparences et qui se trouve empêché dans son désir.
Ici, la pelade est un prétexte, pour parler de la question de l’apparence dans la société, la question du regard des autres dont on surestime l’importance jusqu’au temps heureux de l’acceptation.
Le mot des producteurs
Sous l’écorce est le deuxième volet de notre collaboration avec Ève-Chems, après Montréal. Au-delà d’un beau sujet et du développement sensible de son histoire – celle d’une jeune femme empêchée dans son désir de plaire, prisonnière de son propre corps – nous avons été marqués par des intentions de mise en scène très affirmées, radicales et singulières.
Le regard qu’Ève-Chems pose sur les corps dans son travail est
unique. Elle sait les filmer avec pudeur et délicatesse. Son rapport au non-acteur, son sens de l’image et sa maîtrise de la dramaturgie, déjà expérimentée dans ses créations scéniques, trouvent aujourd’hui un nouvel essor dans ses projets de cinéma.
En faisant le choix de produire Sous l’écorce, nous décidons
d’accompagner une jeune réalisatrice, qui se saisit à bras-le-corps de thématiques qui lui sont familières avec un véritable regard d’auteure.
Idris Lettifi & Moussa Lettifi