Discours de Santiago Rey

Juil 19, 2016 By: admin

I


En 1941 se inauguró en la ciudad de Mar del Plata en Argentina, el monumento al Lobo Marino. Mar del plata es una ciudad balnearia ubicada en la Provincia de Buenos Aires sobre la costa Atlántica, probablemente sea el destino turístico más importante de la Argentina. Durante el verano miles de familias llegan para pasar sus vacaciones , que transcurren casi exclusivamente en la playa.

Está emplazado en la Rambla, entre el Casino y el Hotel Provincial. Conforma la entrada al balneario más popular de la ciudad, la Playa Bristol. Construido en piedra, está compuesto por dos lobos marinos enfrentados que miran al cielo en la postura típica de estos animales. Pensado y ejecutado bajo los lineamientos generales de lo que debía ser un monumento público, su autor es el artista argentino José Fioravanti. El animal fue elegido por su significado vernáculo : el lobo marino, Otaria flavescens, es nativo del lugar. Vacacionar en Mar del Plata y tomarse una fotografía junto al monumento como recuerdo, es una postal tradicional del lugar. Probablemente sea el monumento mas fotografiado del país.


Es un símbolo emblemático de la cultura argentina.

Existe una controversia en la que la comunidad eslovena argentina adjudica la autoría del monumento a Janez Anton Gruden, artista esloveno nacido en el actual golfo de Trieste, a orillas del Mar Mediterráneo. Aparentemente Gruden trabajaba para Fioravanti y fue el verdadero realizador de las piezas, mientras que el otro solo se quedo con el crédito. Dejando de lado la veracidad de la denuncia, surgen dos preguntas: Como es posible que dos artistas de dos continentes diferentes, con todas las implicancias culturales que se ponen en juego, puedan dar lugar a una disputa autoral sobre la misma pieza? Porque no se puede distinguir si esta pieza es el la obra de un artista europeo o latinoamericano?

 


II


Hoy, inauguro en el sur de Francia, en la Côte d'Azur, a orillas del Mar Mediterráneo, el Monumento Falopa al León Marino.

En primer lugar, quiero decir que este Monumento es un acto de contra hegemonía. Es el intento de contaminar el espacio simbólico del mar mediterráneo (considerado por su condición geográfica, histórica y cultural el lugar de origen del desarrollo de la civilización occidental) con una obra latinoamericana.


Históricamente, los modelos culturales, viajaban de Europa a Latinoamérica, impuestos por las clases hegemónicas que a través de sus diferentes instituciones, europeas y criollas buscaban europeizar el territorio americano. El monumento al Lobo Marino de Mar del Plata de Jose Fioravanti, fue elaborado siguiendo un mandato formal configurado en Europa. Hoy el moviemiento es inverso : El León Marino de Fioravanti vuelve deforme y vital a sus aguas natales.

En Latinoamérica existe una gran tradición cultural que nació como respuesta necesaria y vital al repertorio cultural de los conquistadores por parte de los locales: el barroco americano. El indio Kondori tallo las puertas de la Iglesia de San Lorenzo en Potosí, Bolivia, mezclando su visión del mundo con la que le ofrecían los jesuitas españoles, transformando las cariátides clásicas de la arquitectura europea en figuras de sirenas indias, indiátides.


El Monumento Falopa a Lobo Marino es una pieza que toma como referencia formal el arte de los murales populares latinoamericanos. Un tipo de expresión local donde se recrean personajes de la cultura mundial, como los Simpson, jugadores de futbol o personajes históricos,con un tipo de factura que se denomina peyorativamente falopa.

Falopa es una palabra que tiene una doble acepción en el argot latinoamericano, por un lado refiere a las drogas en general y por el otro a algo pobre o de baja calidad.

Esa doble característica es fundacional, imagino una vertiente del arte latinoamericano, muy pobre y alucinógena, que asume ese rasgo como esencial para su propia existencia. Este Monumento nace de esa consideración. Asume la deformidad frente al modelo como rasgo de belleza.

En vez de piedra, el Monumento es de cartón, cartapesta, madera y alambre. Tiene las mismas posibilidades de vida que tienen los murales, una lluvia lo puede deshacer.

 


III


Esta obra es importante porque creo en la reivindicación de la forma que excede el sistema del arte, en la contaminación y el mestizaje que enriquece cualquier práctica humana, en la existencia de las formas particulares del arte frente al lugares comunes de la globalización, en el pequeño gesto individual que puede crecer y transformar, en la autonomía de los artistas frente a los discursos que construyen modelos, en la legitimidad de una cultura a manifestarse según sus necesidades.

La historia de algunos no es la historia de todos.

 

Gracias.

I


En 1941 a été inauguré dans la ville de Mar del Plata en Argentine le monument "Falopa".

Mar del Plata est une ville balnéaire située dans la province de Buenos Aires sur la côte atlantique. Elle est probablement la destination touristique la plus importante de l'Argentine. Pendant l'été, des milliers de familles viennent pour leurs vacances et sont presque tout le temps sur ​​la plage.

Le monument est placé sur le promenade appelée Rambla, à coté de la mer, entre le Casino et l'Hôtel provincial. Il constitue l'entrée à la plage plus populaire : La Bristol. Construit en pierre, le monument est composé de deux loups de mer en face l'un de l'autre regardent vers le ciel, dans la posture propre à ces animaux.

Conçu et exécuté sous les orientations générales de ce qui devrait être un monument public, son auteur est l'artiste argentin José Fioravanti. L'animal a été choisi pour sa signification vernaculaire : le lion de mer, Otaria flavescens est un animal natif de ce lieu. Il est un symbole emblématique de la culture argentine. Aller en vacances à Mar del Plata et se prendre une photo à côté du monument en souvenir est une carte postale traditionnelle d'ici. Il est probablement le monument le plus photographié dans le pays.


Il y a une controverse dans laquelle la communauté slovène Argentine attribue la paternité du monument à Anton Janez Gruden, l'artiste slovène né dans l'actuel Golfe de Trieste. Gruden a apparemment travaillé pour Fioravanti et a été le vrai réalisateur des pièces, tandis que l'autre a été laissé avec le crédit.


Laissant de côté la véracité de la plainte, deux questions se posent :

Comment est-il possible que deux artistes de deux continents différents, avec toutes les implications culturelles qui sont en jeu, peuvent conduire à une dispute de propriété sur le même œuvre ?

Pourquoi on ne peut pas distinguer si cette pièce est le résultat du travail d'un artiste européen ou d'un artiste d'Amérique latine ?



II


Aujourd'hui, j'ai inauguré dans le sud de la France, en Côte d'Azur, sur la mer Méditerranée, le Monument Falopa au Loup de mer.

Tout d'abord, je voudrais dire que ce monument est un acte contre l'hégémonie. Il est la tentative de polluer avec un travail d'Amérique latine l'espace symbolique de la mer Méditerranée, considéré par son état géographique, historique et culturel, le lieu d'origine du développement de la civilisation occidentale.

Historiquement, les modèles culturels voyagent de l'Europe à l'Amérique latine, imposées par les classes hégémoniques à travers ses différentes institutions. Européens et créoles cherchaient à européaniser le territoire américain. Le monument au loup du mer de la Mar del Plata de José Fioravanti a été élaboré à la suite d'un mandat officiel fixé en Europe. Aujourd'hui le mouvement est inversée : Le loup de mer de Fioravanti retourne, vital et déformé, à ses eaux territoriales.


Dans l'Amérique latine, il y a une grande tradition culturelle qui est née comme une réponse nécessaire et vitale des locaux au répertoire culturel des conquérants : le baroque américain. L'indien Kondori sculpte les portes de l'église de San Lorenzo à Potosi, en Bolivie, en mélangeant sa vision du monde avec celui offert par les jésuites espagnols, transformant ainsi les cariatides classiques de l'architecture européenne en figures de sirènes indiennes.

Le monument Falopa est une pièce qui prend comme référence formelle les peintures murales d'art populaire d'Amérique latine. Un type d'expression locale où des personnages de la culture mondiale sont recréés (les Simpson, les joueurs de football, des personnages historiques) en utilisant un type de facture appelé péjorativement comme “falopa”. Falopa est un mot qui a un double sens dans l'argot latino américain :  d'une part il fait référence aux drogues et d'autre part à quelque chose d'une qualité assez médiocre ou faible.

Cette double fonction est fondamentale. J'imagine un versant de l'art latino américain très pauvre et hallucinogène, qui prend le trait comme essentiel à leur existence même. Ce monument est né de cette considération. Il assume la difformité face au modèle comme une trait de beauté.

Au lieu de la pierre, ce monument est en carton, "cartapesta", bois et fil de fer. Comme les peintures murales, la pluie peut le ruiner.



III


Cette œuvre est importante parce que je crois en la revendication de la forme qui dépasse le système de l'art, en la pollution et le métissage qui enrichissent toute pratique humaine, et en l'existence de formes particulières d'art contre les clichés de la mondialisation, du petit geste individuel qui peut se développer et transformer, à l'autonomie des artistes contre les discours qui construisent modèles, en la légitimité d'une culture pour se manifester en fonction de ses besoins.

L'histoire de quelques-uns n'est pas l'histoire de tous.


Merci.

I


In 1941, the monument of the “Sea Wolf” was inaugurated in the city of Mar del Plata in Argentina.

Mar del Plata is a located seaside on the outsides of Buenos Aires city on the Atlantic coast, and it is probably the most important tourist destination of Argentina. During the summer thousands of families go for their holidays, which take place almost exclusively on the beach.

It is located on the Rambla, between the Casino and Provincial Hotel. It forms the entrance to the most popular beach of the city, “Bristol beach”. Built in stone, it is composed of two opposing sea wolfs looking to the sky in the typical posture of these animals. Conceived and executed under the general guidelines of what should be a public monument, the author is the Argentinean artist José Fioravanti. The animal was chosen for its vernacular meaning: the sea wolf, Otaria flavescens, is a native of the place.


It is a tradition tovacation in Mar del Plata and take a picture next to the monument as a souvenir postcard of the place. It is the most photographed monument of the country and an emblematic symbol of Argentina´s culture.

There is a controversy in which the Slovenian community Argentina adjudicates the authorship of the monument to Anton Janez Gruden, Slovenian artist born in the current Gulf of Trieste, along the Mediterranean Sea. Gruden apparently worked for Fioravanti and was the one who made the pieces, while the other one was left with the credit. Leaving aside the veracity of the allegations, two questions arise: How is it possible that two artists from two different continents, with all the cultural implications that are at stake, can lead to authorial dispute over the same piece?

Why we cannot tell if this art piece is the work of an European or Latin American artist?



II


Today, opens in southern France, on the Cote d 'Azur, on the Mediterranean Sea, the Monument Falopa of the sea wolf.

First of all, I’d like to point out the fact that this monument is an anti hegemonic action. It is an attempt to pollute the symbolic space of the Mediterranean Sea (considered by its geographical, historical and cultural condition, the place of origin of the development of Western civilization) with a Latin American work.

Historically, cultural patterns, traveled from Europe to Latin America, imposed by the hegemonic classes through its various institutions, European and Crioillos that sought to Europeanize the American territory. The monument to the sea wolf of Mar del Plata by Jose Fioravanti, was developed following a formal mandate originated in Europe. Today the movement is reversed: The sea wolf of Fioravanti comes back deformed and vital to their native waters.

In Latin America, there is a great cultural tradition that was born as a necessary and vital response to the cultural repertoire of the conquerors by the local: the American Baroque. The Indian Kondori carved the doors of the San Lorenzos’sChurch in Potosi, Bolivia, mixing his worldview with that offered by the Spanish Jesuits, transforming the classical caryatids of European architecture in Indian figures sirens, indiátides.

The Falopa Monument the Sea Wolf is an art piece that takes as a formal reference the popular Latin American art murals. A type of local expression where characters of world culture, like The Simpsons, football players or historical characters with a type drawing/painting that is called pejoratively falopa.


Falopa is a word that has a double meaning in the Latin American slang, on the one hand it refers to drugs in general and on the other it refers to something poor or of low quality.

This double feature is foundational;I imagine an aspect of Latin American art, very poor and hallucinogenic, which assumes that trait as essential to its very own existence. This monument is born out of that consideration and it assumes the deformity against the model as a feature of beauty.

Instead of stone, the monument is made out of cardboard, paper mache, wood and wire. It has the same life chances of murals, a rain can make it disappear.



III


This work is important because I believe in the claim of the form exceeding the art system in pollution and miscegenation that enriches any human practice; the existence of particular forms of art against the clichés of globalization, in the individual small gesture that can grow and transform,in the autonomy of artists against the discourses that construct models, and in the legitimacy of a culture to emerge based on its own needs.

The history of a few is not the history of everybody.


Thank you .